La tige de selle télescopique BikeYoke Revive est un produit qui nous vient d’Allemagne. Sur un segment où beaucoup de modèles se disputent une place au soleil, elle met l’accent sur la facilité d’utilisation, son rapport débattement/encombrement et aussi sa fiabilité avec un système de purge rapide unique en son genre. Voilà qui nous a intrigués et qui méritait bien un test longue durée ! La société allemande BikeYoke a été fondée par Stefan Sack, à l’origine également de Bionicon. Elle s’est d’abord fait connaître, comme son nom l’indique, en commercialisant des “yokes” custom pour plusieurs modèles de vélos Specialized. Concrètement, il s’agit de la pièce en forme de “Y” qui relie l’amortisseur et le bras arrière. Specialized utilise des amortisseurs spécifiques et le BikeYoke permet de monter n’importe quelle autre suspension du marché. On trouve également pas mal d’autres petites pièces au catalogue, comme un kit permettant de passer une RockShox Reverb en commande par câble classique et plus hydraulique. Plus récemment, la marque a lancé sa propre tige de selle télescopique, la BikeYoke Revive. Comme pour les autres pièces de la gamme, Stefan Sack et son équipe sont partis des soucis habituellement rencontrés sur cet accessoire devenu indispensable aux yeux de beaucoup… et ils ont cherché des solutions. L’un des premiers aspects à avoir été soigné lors de la conception, c’est le rapport entre la longueur totale de la tige de selle et son débattement. En effet, sur certains modèles, le collier supérieur avec la bague de guidage, situé entre la partie fixe et celle qui coulisse, fait parfois perdre de précieux millimètres qui empêchent d’opter pour des débattements plus importants. C’est notamment le cas pour les personnes de petite taille, mais pas seulement. La tendance étant à opter pour des vélos plus grands avec potence ultra courte un taille L avec potence de 35mm quand on fait 175cm par exemple, la hauteur du cadre s’en ressent et on est parfois obligé de se rabattre sur une télescopique de 125mm seulement car une 150 ne passe pas d’un cheveu ou deux. Ici, la BikeYoke Revive est disponible en trois débattements 125mm, mais aussi 160 1cm de plus que la plupart des modèles équivalents qui s’arrêtent à 150 et 185mm… ce qui est un record en la matière ; la plupart des concurrents s’arrêtant à 170mm, quand ce n’est pas 150. A titre d’exemple, une RockShox Reverb 170 nécessite d’avoir au minimum 240mm entre le sommet du cadre et les rails de selle, alors que la Revive ne demande que 227mm en 185 de débattement. Tant qu’à parler de dimensions, la Revive est disponible en 30,9 et 31,6mm de diamètre. Une autre originalité de la BikeYoke Revive concerne son système “Reset”, et sa présence résulte aussi de l’examen des soucis les plus fréquents chez la concurrence. Qui n’a jamais connu le désagrément d’une tige de selle télescopique qui, petit à petit, se transforme en une tige suspendue comme au bon vieux temps des débuts du vtt ? Touts les systèmes air/huile qui équipent la plupart des modèles du marché sont potentiellement sujets à ce genre de souci car ils contiennent un piston flottant Internal Floating Piston, IFP, chargé d’assurer l’étanchéité de l’air par rapport à l’huile. Or, cette étanchéité est très difficile à garantir sur le long terme et il s’agit d’une des premières causes du besoin d’entretien de ce type de produit. De par sa conception, l’air et l’huile peuvent se mélanger sur la Revive et elle peut s’affaisser légèrement après quelques sorties. C’est la raison de la présence d’une petite vis “Reset” sous le chariot de selle. C’est la raison pour laquelle BikeYoke n’a justement pas opté pour un système IFP, ce qui permet à la fois d’améliorer la fiabilité à long terme, mais aussi d’obtenir une meilleure fluidité dans la mesure où il y a moins de joints. Par contre, de par sa conception, l’air et l’huile peuvent se mélanger sur la Revive et elle peut s’affaisser légèrement après quelques sorties. C’est la raison de la présence d’une petite vis “Reset” sous le chariot de selle. Elle permet de purger le système et que chacun, air et huile, rentre chez lui. Une petite vidéo vous aidera à mieux comprendre. L’opération est d’une simplicité enfantine et ne prend que quelques secondes. Elle permet de retrouver une tige de selle qui se bloque fermement au sommet de son débattement. Enfin, BikeYoke annonce aussi avoir mis toutes les chances de son côté pour avoir une tige très fiable et facile d’entretien. La marque donne toutes les infos pour que les heureux propriétaires puissent faire eux-mêmes l’entretien et toutes les pièces détachées sont disponibles sur le site. Autre point important la commande au guidon. Il existe un modèle qui se place au-dessus utile quand on roule en double plateau notamment, mais le gros des ventes est assuré par la commande de type “Trigger” utilisée dans le cadre de ce test. Elle se place sous le cintre et s’accroche avec un collier assez fin mariant plastique et acier. La partie en contact avec le doigt, réalisée en aluminium, est percée de plusieurs trous pour améliorer le grip. Son ratio de tirage étant standard, elle est compatible avec la plupart des tiges du marché et par conséquent la tige est aussi compatible avec la plupart des autres remotes La commande agit par câble, avec un petit cylindre qui se visse à l’extrémité. Celui-ci vient ensuite simplement se clipser dans le mécanisme de commande sous la tige de selle. L’opération est rapide et simple, ce qui permet de démonter rapidement la tige de selle en cas de besoin, sans devoir retirer toute la câblerie. Et lorsque celle-ci passe à l’intérieur du cadre, comme c’est le cas d’office ici, tout le monde sait combien cela peut être pénible. Enfin, sur la balance, avec 541g 590g avec la commande et 620g avec le câble de 170cm, elle se place dans des poids tout à fait similaires à ceux de ses concurrentes, RockShox Reverb et Fox Transfer en tête. Au niveau du prix, avec des tarifs allant de 379 à 419€ avec commande en 125 et 185mm ; notre version 160mm coûtant 399€, elle se place aussi dans la moyenne… du moins si on regarde les prix publics. En effet, si on s’intéresse aux prix réellement pratiqués par les principaux acteurs de la vente en ligne, on constate que ses concurrentes les plus répandues, comme la Reverb, sont souvent affichées à moins de 300€ alors que la Revive n’est jamais soldée. Reste à voir sur le terrain si la qualité justifie l’investissement. BikeYoke Revive le test terrain Pendant plus de 6 mois, nous avons roulé la tige de selle télescopique BikeYoke Revive en version 160mm de débattement et 31,6mm de diamètre sur notre Orbea Occam faisant office de monture de test pour la saison 2017. Après un montage très simple, nous nous sommes mis à rouler dans des conditions très variées, principalement en Belgique où ce genre d’accessoire est très utile vu la succession de montées et de descentes courtes et souvent raides, ainsi que sur quelques escapades à la montagne et dans le Sud de la France avec notamment une participation à la Transvésubienne. D’emblée, la BikeYoke Revive séduit par sa souplesse et son onctuosité. La commande au guidon frise aussi la perfection D’emblée, la BikeYoke Revive séduit par sa souplesse et son onctuosité. Elle revient rapidement en position haute, mais sans violence et sans bruit. Elle descend tout aussi rapidement, presque sans frottement apparent. La commande au guidon frise aussi la perfection grâce à sa compacité et au toucher parfait du levier. Sa forme est bien ergonomique et on ne perd jamais le grip, même dans la boue, grâce aux petits trous. Sa compacité permet aussi une large plage d’ajustement et une compatibilité avec presque tous les autres types de leviers freins, blocage de suspension, etc. Au fil du temps, le fonctionnement de la Revive n’a pas changé, elle n’a pris aucun jeu et sa finition d’un noir profond est toujours aussi impeccable. Idem pour la commande, qui ne souffre d’aucune usure visible ni perceptible. Un sans-faute. Le seul point qui nous a un peu agacés, c’est justement le fameux système “Reset”. On comprend le principe et on salue le chemin pris par BikeYoke, mais la fréquence à laquelle il faut faire cette opération de remise à zéro nous semble tout de même trop importante. Au bout d’un moment, il faut le faire à chaque sortie. Nous pensions que le stockage à la verticale accroché au mur n’aidait pas, mais même avec le vélo posé au sol, le phénomène persiste. Et même si cela ne prend que 5 à 10 secondes, c’est trop. Toutes les 3 à 4 sorties serait un intervalle plus acceptable à nos yeux, plutôt que chaque fois qu’on roule comme actuellement. Notons tout de même que nous n’avons jamais dû le faire en roulant, même sur de longues séances de roulage. Ouf. Verdict Particulièrement bien finie et bien pensée, la tige de selle BikeYoke Revive est un produit haut de gamme qui tient son rang. Hyper souple et agréable d’utilisation, c’est un compagnon précieux pour les amateurs de beau matériel qui sort de l’ordinaire. Elle séduira aussi ceux qui cherchent une tige télescopique à grand débattement mais faible encombrement. Son levier de commande au guidon est aussi un modèle du genre. Bref, c’est un produit très abouti qui frise la perfection à nos yeux… mais qui ne l’atteint pas. La Revive loupe les 5 étoiles et les félicitations du jury à cause de son opération de “Reset”, certes simple et rapide, mais qu’il faut tout de même pratiquer trop régulièrement à notre goût. Il s’agit déjà d’une des meilleures tiges du marché, mais si ce point était amélioré, elle deviendrait sans équivoque n°1. Plus d’infos – Distribution